Qu'elles sont belles Tes demeures Eternel
A Tel Aviv, un miracle peut-il avoir lieu
Sur un divan d'examen
Dans le désespoir de l'avenir ?
De Lalibela, j'ai rêvé
En sa roche ocre ancienne
Tous nos possibles à terre
Là-bas, au nord de l'Inde,
Le soleil se lève sur un temple d'or
Entends son chant monter
Près d'une église
Hôpital bombardé, ultime cache
Silence quel est ce souffle ?
Tsfat en la synagogue du Lion
Pansés chaque détour
Infini demi-cadran
Jérusalem, une réponse nous appelle
Ce jour, revenus en nous-mêmes
Tremblant de tout notre être d'émerveillement
Inversions
Un rêve, séisme ce matin
Où toute réalité s'inversait
Pôles, pluies et larmes, débuts et fins
Je plaidais ma cause, m'interrogeant
Sursitaire éternel combattant
Ces pensées trop immortelles
Comme une peur, une vision d'effroi
Je t'ai appelé à l'aide
Monde dans l'instant
Pourquoi t'obstiner à vaincre
Ce qui subsiste en chacun de ton nom ?
Sais-tu par hasard où s'est caché
Ce reste survivant
Pour l'approcher est-il encore trop tôt ?
Ainsi, sinon par amour,
Je t'ai parcourue en vain
Matière
Que sont devenues nos joies assassinés ?
Combien de lignes écrites de livres interdits
Ont masqué de nos cris
D'irrationnels ennemis ?
Pour eux c'est affaire d'instincts à satisfaire
Puis je t'ai interpellé
Rêve
Pourquoi me scrutes-tu sous toutes les coutures
Tel un expérimentateur du plus atroce passé ?
Se faufilent-ils dans toutes les failles de l'âme ?
Partout on les laisse aller
Mais ils ont gagné et perdu à la fois
Je torture mon âme
Si seulement nous franchissions ensemble cette frontière
Leur heure Tu arrêteras
Nos temps attendus unis ensemble
Trop tard jamais vraiment pour moi
Enfin j'ai hurlé à la mort
Haineux seulement
De sa bêtise sans talent
Dans ses "parce que", ni report ni bien
(Toujours accompagnée de son chien
Elle semble conserver
Pour lui toutes les indulgences
Sans objet pour les humains)
Toi si bas !
Crois-tu que tes clients
Te verrons éternellement
Comme une sainte du lendemain ?
N.
Dans des pays en guerre
De souvenirs
Luit un visage d'or
Un instant tourné vers le ciel
Telle la face éclairée de la Terre
Fertile et bleue
Sourcils levés
De montagnes légères
Lisse de toute frontière
D'aucune peine
Née le matin même
Dans la fraîcheur du jour de notre rencontre
Elle brille sur un océan d'étoiles
Plus grave est la nuit
Couvre le vacarme du présent
Que nous nous retrouvions
Marc Chagall : La mariée à l'éventail
Huile sur canevas 38 x 46 cm, 1911
Nuage
Le premier jour
Entrevois une lumière au loin
Les planètes sont ses gouttes de rosée
Chaque étoile dessine une ombre
Vie brise le silence comme un orage
Lignages ramifications
Repoussez vos fruits entre Terre et ciel
Pensées mémoires inaccompli
Pour nous seuls
Sacrifier l'impatience
Avec toi dans l'instant
Éternel