La forteresse
Le soleil illuminait les remparts
L'inverse
Absurde en apparence
Avait donné naissance à des milliers de jours
Pré-histoire
Nous n'avions pas compris
Le cosmos semblait rire
De nos pensées
L'assaut transformerait
Un indifférent
Contre-néant
Bleu-gris
En roc aveugle
Un sol de frères
Beth assise près de moi
Celui qui se faisait appeler l'Aleph
Te souviens-tu ?
Ils ont dit qu'il était un fou penseur
Vieillard dangereux
Sous leur vrai visage
Ordre de sacrifice
Inavoué
Qu'il avait perçu avant tous
Il a rejoint notre reste
D'éternité
Sans évoquer le pardon
La mémoire
Tout simplement parce qu'il savait
Vu nos vies
Misérables dans ses cauchemars
Nous voulions nous faire immortels
Un enfant maladif rejouait
Nous souriant tendrement
On le criait sans passé
S'il avait arraché des textes
Un éclat caché
Enfermés
Comme nous l'étions
Nous dissimulant à nous-mêmes
Notre nature apparente
De simples pièces de change
D’échecs
Qui montraient la vallée
Nous donnaient rendez-vous au nord
S'élève une fumée, nuée profane
Nous ne demandions pas la victoire
Pour qui sinon l'obtenir ?
Nous n'exigions pas la vie
La conscience et l'amour
Les pleins jours, Tu les portes
Mais jusqu’à la paix intérieure
Là-bas souffle une tempête
Qui blesse sans l'amoindrir
L'humain de l'être à venir
Regarde, ils arrivent sans respect
Pour le sanctuaire
De Tes oeuvres vivantes
Aimantes si nos corps ne sont rien
A nos âmes se rendent
Accorde-nous de briser
Leur force
Pour que l'on puisse
Assoiffés encore
Ton murmure
Entendre
Un rassemblement de toutes nos forces
A lieu dans la salle initiale et nouvelle
De l'esprit
Hommes, femmes, convertis étrangers
Aujourd'hui
Se décide l'existence même
Pensée
Un adversaire comme le nôtre
Ne fait pas de prisonniers
Depuis l’aube
Partagés entre peur, désir de combattre
Et les heures
Les plus faciles
Celles que nous vivons dans l'attente
Dans cette réplique sans réponse
Où réside le désarroi
En quoi nous surprendraient-ils ?
Ainsi, les intentions que nous prêtions
A un ennemi bien réel
Conjonction de prédictions
Signifient en chacun la victoire
Passés nous reconstruirons
Car l'adversaire a peur
Telle est sa nature
Craintive, insatisfaite
Désespéré combat sans autre angoisse
Qu’une droiture, leurre haïssable
Ses croyances sont accaparées
Des malédictions
De l’univers en destruction,
S'effraient du souffle
Qui restitue des montagnes inviolées
Détournant les fresques des palais
A la gloire d’un néant naturel
Magie des oligarchies
D’un retrait aux infinis possibles
Sans limites acceptées
Dans la foule des idées
Mercenaires qui s'agitent
Sont les mots
Tentant de leur prêter main forte
Les paroles réelles mettent en doutent le ciel
Le crime a fait dans les gènes son gîte
De nos actes des enfants pourront voir
Une terre rendue
Habitée et glorieuse
Parmi d’autres
Honorée par d'étranges prêtres
Unissant toute histoire
Gardons-nous de sauver
Sans lumière
Éperdus
D'honneur, vérité, bonheur et libertés
Attendue par la source des paysages
Aux consciences distribués
Pour comprendre le courage,
Temps gagné à évoquer la légende,
En réalité
Lorsqu’ils progressaient
A l’écart du temps
La forteresse les suivait
Telle un nuage
Les protégeant
Quand un historien s’établissait
Dans ses murs
Ses pages
N’égalaient leur splendeur
A l’intérieur de son récit
S’ouvrant
Porte plus difficile d’accès
Salle des gardes
Davantage que digression
La vision qui décidera
Au-delà des terres arides
A perte de vue
La première armée qui campait en ses lieux
Attaquée
Sur la montagne alors couverte de forêts
En flammes
Ils ne pouvaient que la faire disparaître
Chacun se mettant à décrire
Les moindres mouvements
D'un adversaire invisible
Parfaitement au clair
Par delà les brumes humides
Voir l’ennemi
En terrain découvert
Ils lui étaient supérieurs en nombre et en qualité
D'âmes
La rumeur se rapprochait
Chaque tireur à son poste
Devinant le silence
Déchiffrant les sables
Sous le vent
Signe
De baisser les armes
Face à d’anciens alliés
Aux fronts brûlants.
Des leurs dispersés
Dans l’empire
Désert
La porte de l'Est
D'une longue attente
S'éveillait
Dominant
Des pensées toute faute
Ouvrant
Les réserves d'eau
Du léviathan
D'alcool de dattes
Du Béhémoth
Plus avides encore
Ils sont de leur récit
Du sud de la Mer rouge
Au-delà de l’Indus
Pas une île qui les ignorait
Au couchant
Puissants esprits
Religions à mystères
Dévoraient sans honte
La beauté
L’inconnu
Offrant
Aux plus offensifs
Le pouvoir
De l’autre côté
État second
Char de feu
Du vivant maîtrisé
Que serait-il advenu
S’ils étaient restés parmi eux
Impossible mémoire
Annoncée
Dans un espace
Sans nul autre immense
Où ils sont
C’est pour cette aube
Assignés à Sa Résidence